Quelques photos de André Ourlin à l'ASRGG, glanées au fil des saisons,
l'article de la remise de médaille du District D.A. se situe dans la saison 31, lien ci-dessous,
photo remise de médaille FFF, André et Lucien le 28 mars 2011,
Chemin de vie André Ourlin
Si on veut tenter de résumer la vie d’André Ourlin, on peut sans conteste affirmer que les liens familiaux sont au cœur de son chemin de vie. Papa est né le 6 janvier 1936 à Montjoyer dans une période qui va rapidement être difficile pour la Famille Ourlin. Il est l’ainé, issu du mariage de Francis Ourlin et Rose Savel. En 1938, la famille s’élargit avec l’arrivée de Marcel, son frère. Mais voilà, la France entre en guerre contre l’Allemagne en 1940 et Francis est mobilisé à Montélimar. Malheureusement, sa femme Rose est atteinte d’une maladie infectieuse pulmonaire et décède le 12 juillet 1940. André et Marcel se retrouvent orphelins de mère à 4 et 2 ans respectivement. La famille fera face dans cette période très difficile grâce à l’appui de Marie-Rose Ourlin (sœur de Francis) qui va leur apporter l’affection et les soins dont ils avaient besoin. La foi et la force de caractère de Francis permettront au noyau familial de surmonter cette épreuve.
André et Marcel iront à l’école communale de Montjoyer. André obtient son certificat d’étude à 14 ans. Nous sommes en 1950. Après l’école, André et Marcel seront soutien familial et travailleront avec leur père à la Ferme. Mais d’autres heures sombres arrivent. En 1956, André à 20 ans et est envoyé en Algérie où il passera 27 mois. De retour en 1958, c’est alors à Marcel de rejoindre cette guerre, source d’angoisse et d’inquiétude pour les familles.
Les temps s’apaisent. André a retrouvé les jeunes de Montjoyer et en 1962 il épouse Jeanne Flachaire que tout le monde appelle Jeannette. De leur mariage naitra une famille nombreuse de 4 garcons : Alain en 1963, Bernard en 1965, Jean-Claude en 1967 et Dominique en 1972. L’exploitation familiale se modernise, s’agrandit et se mécanise tout en restant sur des fondamentaux de poly-culture, centrée sur la culture de la lavande et d’élevage avec le troupeau de brebis. Marcel se marie avec Marie-Blanche et s’installe au hameau du Fraysse. André et Marcel créent un GAEC groupement agricole qui va leur permettre de travailler ensemble jusqu’à leur retraite. Grâce à tout cela, Papa et Maman sont parvenus à fonder une famille unie et heureuse dans le cadre protecteur et multigénérationnel de la Ferme du champ de l’orge, tout en conservant les liens si profonds entre les deux frères.
Mais Papa n’était pas renfermé sur sa famille et sa ferme. C’était un homme ouvert et toujours tourné vers les autres. Il aimait rencontrer du monde et surtout se rendre utile. Aussi, il s’est toujours impliqué dans la vie locale apportant sa disponibilité et son sourire. Ainsi, il a été Conseiller municipal et adjoint pour la mairie de Montjoyer ; il a participé activement au Comité des fêtes, a été administrateur au Crédit agricole mais aussi, sa foi et pratique religieuse qu’il partageait avec maman l’ont amené à s’impliquer dans l’administration de la paroisse où il était trésorier. Enfin, il a été aussi fondateur de l’ACCA (association de chasse) avec son oncle Abel Savel. En effet, la chasse au lièvre était pour lui une passion qu’il aimait partager avec son père, son oncle Abel et ses amis. C’était alors l’occasion de discussions animées relatant en patois les exploits autour de la lébre.
Papa était aussi un passionné de sport. C’était d’abord un fidèle supporter de l’équipe de rugby de Montélimar qu’il aimait aller encourager avec Marcel. Tous deux aimaient aussi suivre le Tour de France cycliste et sont allés voir plusieurs étapes du Tour. Même dans les champs, nous emportions souvent une radio et on pouvait s’arrêter de travailler 2 minutes lorsque, par exemple, Bernard Hinault tentait une échappée dans le col de l’Alpe d’Huez ! Mais papa vibrait surtout pour le football. D’abord à la télévision ou à la radio où il s’est régalé de l’épopée des Verts de Saint-Etienne ou des équipes de France de Football de Platini et Zidane. Mais surtout, nous sommes sûrs qu’il a apprécié la chance de pouvoir partager sa passion avec ses 4 fils sur le stade de foot de Roussas. Pendant de nombreuses années, il nous a emmené et encouragé sur tous les stades de Drôme-Ardèche. Investi au sein du club, il s’est rendu utile pour gérer et encadrer les matchs et c’était aussi pour lui, l’occasion de rencontrer du monde et tchatcher autant avec ses propres joueurs qu’avec les visiteurs qu’il ne considérait pas comme des adversaires. Il ne manquait pas le dimanche soir de prendre sa plume pour la presse locale dont il était correspondant afin de relater les principaux moments du match. En tant que père, il a certainement pleinement profité des victoires et des joies que peuvent procurer ce sport collectif et qu’il a eu la chance de pouvoir partager avec ses enfants.
En 1996, il prend une retraite bien méritée. Mais elle signifie pour lui une page tournée dans sa vie et surtout qu’il ne va plus travailler avec son frère Marcel. Période difficile qu’il va surmonter grâce probablement au retour d’Alain sur la ferme qui lui assure que les terres ne seront pas à l’abandon et le maintien de la vie à la Ferme Ourlin. Bernard s’est installé au village tout proche et un peu plus tard se sera Dominique qui viendra aussi s’installer à la Ferme. Papa peut alors continuer ses activités agricoles qu’il ne cessera jamais vraiment.
Malheureusement, maman développe une forme rapide de la maladie d’Alzheimer et est admise à l’EHPAD de Grignan. Dure séparation après 46 ans de vie commune qu’il affrontera en restant auprès d’elle autant que possible en descendant quasi quotidiennement à Grignan pour aller la faire manger et soulager ainsi le personnel de l’EHPAD. Elle décède le 2 septembre 2013.
La famille continue de jouer son rôle protecteur. Entouré de ses enfants, de ses belles-filles et maintenant de ses petits-enfants, il va continuer à se rendre utile par exemple en faisant le taxi pour emmener ses petits enfants à l’école du village ou en continuant de bricoler autour de la Ferme. Il avait même fait un peu de débroussaillage le matin de ce jour de mars 2019 où il sera frappé à 83 ans d’un Accident Vasculaire Cérébral sévère qui le laissera hémiplégique et avec de graves difficultés pour communiquer.
Il va survivre ainsi presque 2 ans avec les soins attentionnés et surtout affectueux des personnels de l’EHPAD la Pousterle à Nyons qui se sont attachés à cet homme gentil et toujours souriant. Il s’est éteint paisiblement le vendredi 19 février 2021 au matin.